La fosse 9-9bis, appelée également Fosse De Clercq Combrez, fut construite dans les années 1930 par Dellile et Foby, architecte et ingénieur en chef de la Compagnie des Mines de Dourges, dans le style néo-régionaliste, typique d’après-guerre. Dans les années 1960, la fosse est maintenue pour la circulation du personnel et du matériel dans le cadre du grand ensemble de concentration du 10 d’Oignies. Pendant sa période d’activité, de 1933 à 1990, 8 millions de tonnes furent extraites des puits du groupe d’Oignies. À son apogée, dans les années 1950, 2 200 mineurs travaillaient à la fosse 9-9bis.
Le 21 décembre 1990, les derniers mineurs remontaient par les puits 9-9bis d’Oignies, signant l’arrêt définitif de l’exploitation du charbon dans le bassin houiller du Nord Pas-de-Calais.
Alors que sa destruction est envisagée, une association d’anciens mineurs et de passionnés soutenus par des cadres des houillères fondent en 1992 l’association ACCCUSTO SECI (Association pour la création du centre de culture scientifique et technique d’Oignies sur les sécurités industrielles) pour œuvrer à sa sauvegarde. Le site est définitivement sauvé en 1994 en obtenant son classement aux Monuments Historiques. En 2000, après restauration des bâtiments administratifs, la Mission Bassin Minier vient s’installer sur le site. Son objectif est d’accélérer la mise en oeuvre de l’après-mine, programme ambitieux de restructuration urbaine, sociale, économique et environnementale de l’ancien bassin minier.
En 2003, la Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin achète le site aux Charbonnages de France et oeuvre en faveur d’un projet de développement économique et culturel dédié notamment à la valorisation patrimoniale et à la pratique musicale avec la construction du « métaphone », salle de spectacle et instrument de musique qui ambitionne de conjuguer la sauvegarde du patrimoine et l’enracinement du développement culturel.
Grâce à l’action des bénévoles de l’association, le site est nettoyé, sécurisé et remis en état avec la volonté de rénover et de remettre en mouvement le groupe convertisseur qui devrait pouvoir assurer, dans un proche avenir, la remise en route des machines d’extraction. Pari réussi qui permet de classer le site « Machines tournantes ». En 2011, le 9-9bis d’Oignies reçoit le prix national du ruban du patrimoine pour sa rénovation. En juillet 2012, le classement du bassin minier au patrimoine mondial de l’humanité ouvre de nouveaux horizons vers une multitude de projets profitable au site du 9-9bis d’Oignies.
Aujourd’hui le site est ouvert au public sur réservation, il comprend un parcours muséographique, un espace d’expositions temporaires, une galerie sonore, des salles de pratiques pour la mise en place d’ateliers du patrimoine. Des manifestations culturelles, des spectacles et des conférences y sont organisés.
Le site est à ce jour un exemple. Dans une période économique et sociale difficile, grâce une bonne concertation entre les entreprises, les administrations et les associations, s’est amorcée une synergie positive indispensable à la réussite d’un projet de grande envergure économique, sociale et culturelle permettant une préservation et une valorisation du patrimoine minier technique et bâti.
Crédit photo :
- Décembre 1990, les derniers mineurs de charbon du bassin Nord Pas-de-Calais remontent par le puits 9 d’Oignies. © P.Ch. Guiollard
- photos extérieures du sites : © J.M. Minot
- machine d’extraction à tambour bicylindroconique du puits 9 bis. © C. Schaefflen
9 bis des mines de Dourges
62590 Oignies
France