Revue de presse : l'Etoile du nord à Rollancourt
Lu dans la Voix du Nord
Avec la disparition d'Alexandre Podvin, certains auraient pu penser qu'il allait en être de même pour L'Étoile du nord, sa farine fabriquée à l'ancienne, dont il était propriétaire depuis 2002. Mais il n'en est rien. L'or blanc continue d'être produit à Rollancourt, près de Saint-Pol-sur-Ternoise, et les actionnaires vont même étudier plusieurs pistes pour donner une nouvelle jeunesse au site. Explications... L'Étoile du Nord, à Rollancourt, c'est plus qu'une entreprise ou l'on écrase du grain pour fabriquer de la farine. C'est un emblème de la commune, un patrimoine qu'il faut préserver et que les actionnaires veulent voir perdurer. Ces actionnaires, ce sont Alexandre, Benoît, Christophe et Denis, les fils d'Alexandre Podvin, ainsi que Régis et François-Xavier Podvin, les frères du minotier décédé en octobre dernier.
Pour la famille Podvin, propriétaire du moulin depuis 1938, hors de question de laisser celui-ci à l'abandon. Hors de question aussi de le brader, pour y faire n'importe quoi. « Nous souhaitons continuer à nous inscrire dans une démarche de développement durable », note Denis Podvin, un des fils d'Alexandre Podvin. Car sous ses airs un peu vieillots, L'Étoile du nord s'inscrit dans une démarche écolo. « Il y a deux turbines de 40 chevaux qui peuvent permettre d'être autosuffisant en énergie. L'entreprise fonctionne à l'énergie renouvelable. »Après la disparition d'Alexandre Podvin, les actionnaires ont reçu plusieurs appels du pied pour continuer de faire vivre le site. « D'abord, il y a des industriels qui sont intéressés. Pourquoi ? Parce que l'entreprise dispose de 1 701 tonnes de droit à mouture. Ça permet d'écraser du grain durant 250 jours par an à temps plein. »
Pas négligeable, car de nos jours, « le droit à mouture se fait rare ». Mais l'intérêt des industriels ne tient pas uniquement à ce droit. « Actuellement et dans le futur, il y a et il y aura une augmentation du prix des produits énergétiques. D'où l'intérêt des turbines. Là, on est purement dans l'économique et la rentabilité, avec bien entendu le maintien de l'emploi du meunier actuel, David Guffroy. » Autre piste : celle de « jeunes agriculteurs locaux qui souhaitent développer une filière bio pour un produit fini bio. Ils sont appuyés par le Pays des 7 Vallées et les communautés de communes du Pays. »
« Préserver l'emploi »
Pour l'instant, bien entendu, aucune décision n'est prise. Seul souhait des actionnaires : « On veut que le moulin continue, c'était le souhait de mon père. On veut également préserver l'emploi dans des périodes difficiles et en créer de nouveaux. Et bien entendu mettre en avant l'aspect développement durable de l'activité. » Aujourd'hui, comme le confirme Denis Podvin, « le moulin est à vendre, mais pas question d'y mettre n'importe quoi. On ne se fixe pas de date pour le vendre. On choisira en fonction de ce qui nous semble le meilleur pour l'avenir. » Et en attendant que ce choix se fasse, la production continue. « On écrase en fonction des commandes. On continue de produire une farine supérieure jamais mise en cause par qui que ce soit. » Car comme nous le confiait Alexandre Podvin cet été, « ma farine est meilleure que celle des autres. Elle est fabriquée à l'ancienne, moi, je n'ai pas modernisé. Tout est mécanique, ce faisant, je n'abîme pas le coeur du blé... » •
PAR ALEXIS DEGROOTE