Ateliers centraux des mines : une association se bat pour sauvegarder la chaufferie de Bruay-la-Buissière
« Il n'y a qu'eux pour sauver le bâtiment... » L'inscription de la chaufferie des ateliers centraux des mines de Bruay aux Monuments historiques est pour Sébastien Glaubert la seule chance pour que ce patrimoine, unique dans le Nord - Pas-de-Calais, ne finisse en poussière. Le bâtiment est en effet menacé de démolition.
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À première vue, rien ne laisse penser qu'il se cache un « trésor » patrimonial dans l'enceinte de la friche industrielle Foulon, rue Florent-Evrard. Mais au XIXe siècle s'y trouvaient les Ateliers centraux des mines de Bruay (voir ci-contre). Ce qui intéresse Sébastien Glaubert, président de l'Apphim (Association pour la protection du patrimoine historique et industriel minier), c'est la chaufferie - plus particulièrement ses deux foyers - qui daterait de 1910 environ. Elle se situe sur la droite de l'ancienne entrée principale. « D'après nos recensements, c'est la dernière installation de ce type encore visible dans le Nord - Pas-de-Calais. Avant, on en trouvait partout mais tout a été supprimé. Comme Bruay était en territoire libre, ça a pu être conservé. » L'Apphim a donc déposé un dossier à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) le 24 octobre dans le but de la faire classer aux Monuments historiques.
La particularité de cette chaufferie, équipée de deux foyers à charbon, c'est que le chargement se faisait à la main. « C'était le même fonctionnement qu'une locomotive à vapeur. Ils mettaient le charbon qui chauffait l'eau, qui se transformait en vapeur pour le chauffage. À Lewarde, ça a été construit en 1927 et ce n'était plus le même système de chauffage. » Cette chaufferie devait produire de la vapeur nécessaire au fonctionnement de la machine d'extraction dans les fosses jusqu'à l'électrification des machines. Elle servait aussi au chauffage des locaux et à la production d'eau chaude pour les douches.
Malgré des actes de vandalisme (vitres cassées, incendies) qui se sont succédé depuis l'abandon du site il y a environ dix ans, la chaufferie, elle, est pratiquement complète, du haut de ses 7 m (sur 5 m de large).
« C'est maintenant qu'il faut faire quelque chose pour le patrimoine minier. Dans 20 ans, tout aura disparu », assène Sébastien Glaubert. Et pour la chaufferie, la situation est urgente aux dires de l'Apphim : « On a vu que le propriétaire du site, l'Établissement public foncier (EPF) avait un projet de démolition. Ils ont déjà commencé à déboiser. Du coup, on a accéléré les choses. » L'association propose deux solutions : le classement de cette chaufferie avec son bâtiment ou - la plus plausible - celui des foyers avant son démontage et un départ pour un autre site. « C'est une architecture industrielle unique. Tout le site est intéressant. Il est représentatif de la compagnie de Bruay... Mais on veut rester modeste et se fixer sur la chaufferie. » •
L'EPF Nord Pas-de-Calais n'a pu être joint par téléphone hier.
PAR ALEXANDRA TREPARDOUX bruay@info-artois.fr