Conférence "la ville en projet et le patrimoine" dans le cadre du Salon du patrimoine culturel le jeudi 3 novembre
Informations pratiques : Salon International du Patrimoine Culturel Paris, Studio Théâtre de la Comédie Française jeudi 3 novembre 14h à 17h
Temps fort de cette programmation, les associations nationales de défense du patrimoine reconnues d'utilité publique, présenteront pour la première fois, une intervention commune autour du thème : "La ville en projet et le patrimoine".
Au cours de cette conférence animée par Alain de la Bretesche, Secrétaire Général de la Fédération Patrimoine-Environnement, chaque association abordera un volet de la thématique.
Point sur la réglementation : quelle protection pour les Monuments Historiques situés en centre urbain ? par Jean de Lambertye, président de la Demeure Historique - Maître Jean Eric Callon, maître de conférences en droit public, vice doyen de la faculté Jean Monnet paris XII En 1913, la loi relative aux Monuments Historiques protège le patrimoine bâti comme élément isolé. Progressivement, la protection du patrimoine s'étend à des quartiers et à des centres urbains avec la création des secteurs sauvegardés (loi Malraux de 1962) et des ZPPAUP (Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager), en 1983 puis 1993 transformée en AVAP (Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine) en 2010. L'empilement progressif des dispositifs juridiques de protection dans certain centre urbain se fait-il au détriment du Monument Historique ?
Relation ville/campagne : gestion de l'espace urbain par Alain Genel, administrateur de la Ligue Urbaine et Rurale, inspecteur général honoraire EDF On s'installe de plus en plus loin du cœur des villes, en sous-estimant dramatiquement le coût, le temps de transport et la consommation d'espace et d'énergie qui en résulte. Tous les six ans, c'est l'équivalent de la surface d'un département qui se couvre de pavillons, rocades, parkings, voies ferrées et aéroports au détriment des terres agricoles. La lutte contre l'étalement urbain, devenant une grande cause nationale, tend à redonner du sens à la notion d'entrée de ville. En France, celles-ci sont souvent d'une grande pauvreté, signalées par des boîtes recouvertes de bardages aux enseignes agressives sans recherche de formes ou de matériaux, sans vitrines ni plantations. Depuis que la Ligue Urbaine et Rurale a créé le concours des entrées de villes il y a 10 ans, nous nous sommes efforcés de valoriser les bonnes pratiques. Nous mentionnerons ici quelques exemples d'articulation ville/campagne qui mériteraient de faire école.
Appropriation du patrimoine de la ville par des citoyens engagés par Olivier Lenoir, délégué national de l'Union Rempart Regroupant plus 170 associations locales et régionales, l'Union REMPART agit à la fois pour la restauration et la mise en valeur du patrimoine bâti ou naturel et pour la sensibilisation, l'éducation et la formation des jeunes comme des adultes, en utilisant le patrimoine comme support. Lors de son intervention, Olivier Lenoir s'appuiera sur de nombreux exemples d'initiatives collectives : des actions de défense du patrimoine menées par les habitants lors de projets urbains aux chantiers de restauration proposés aux jeunes des quartiers défavorisés, nous verrons que la préservation du patrimoine est aussi un mode d'expression de la citoyenneté.
Réaffectation et réhabilitation du patrimoine : pour développer durablement la ville par Philippe Toussaint, président des VMF - Jean-Pascal Lemeunier, chef du Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine de l'Aube (SDAP) Grâce à un riche passé historique, la ville de Troyes possède un patrimoine exceptionnel composé de quartiers entiers de maisons anciennes et d'un héritage industriel considérable. Elle est un bon exemple de la multiplicité des enjeux liés à la valorisation du patrimoine en tissu urbain, la reconversion des anciens sites et la mise en œuvre des nouveaux dispositifs de protection et d'incitation. Quels sont les enjeux pour l'avenir après tant d'efforts ?
Vivre aujourd'hui en ville dans un bâtiment construit hier : un projet voué à l'échec ? par Jean-Marie Vincent, vice-président de Maisons Paysannes de France, en partenariat avec l'ANABF et l'agence d'étude thermique Tribu Energie - Jacques Porte, architecte des bâtiments de France de Haute Loire Derrière cette provocation facile se cache le débat entre intégration de nos exigences actuelles de confort et volonté de voir préservé un patrimoine bâti, en particulier dans un espace urbain où zones réglementées, politiques immobilières et aspirations « vertes » s'affrontent aujourd'hui. Intégrer par exemple des installations liées aux économies d'énergie sans entrainer la dénaturation d'un édifice ancien ou d'une zone patrimoniale n'est pas simple, en particulier pour l'Architecte des Bâtiments de France, dont le rôle est aujourd'hui au cœur des controverses. Pourtant, des propositions pourraient mieux se dessiner si on voulait bien prendre le temps de comprendre et apprécier les caractéristiques d'un bâtiment ancien tout en s'efforçant de réfléchir global et non isolé.
Contact : Anne Le Clésiau (Patrimoine-Environnement) - Tél.01 42 67 84 00