Marseille : Rivoire & Carret devient une médiathèque



Surnommé la « Dame Blanche » par les habitants, l’ancienne usine de pâtes est un bel exemple du patrimoine industriel de la vallée de l’Huveaune. DR

Surnommé la « Dame Blanche » par les habitants, l’ancienne usine de pâtes est un bel exemple du patrimoine industriel de la vallée de l’Huveaune. DR

Grâce à l’aide de la Région à la Ville, les implantations de l’Huveaune et de Saint-Antoine retrouvent une actualité. Marseille se construit un réseau de bibliothèques à sa mesure.


 

C’est un long combat pour la culture qui pourrait aboutir à l’Est, sur les bords de l’Huveaune et au Nord sur les hauteurs de Saint-Antoine. En effet, lors du conseil municipal, au détour des débats sur la convention passée entre la Région et la Ville de Marseille, le vice-président de la Région et chef de file socialiste Patrick Mennucci a annoncé le financement de deux projets de médiathèques à Marseille, citant précisément les deux quartiers de la Valbarelle et de Saint-Antoine.
Or, depuis 2004, le collectif des riverains de l’ancienne usine Rivoire & Carret se bat pour que le bâtiment racheté par la Ville devienne un équipement culturel. Au fil des ans, les promesses de campagne avaient laissé place aux atermoiements puis au silence radio. « Vous m’apprenez la nouvelle, s’étonne Gisèle Lolio-Darmon, coordinatrice du collectif. Il y a deux mois, nous avons eu une rencontre informelle avec des techniciens de la Ville mais rien de concret n’en était sorti. » 
Pire, le collectif craignait qu’une partie du site soit transformée en centre de transfert des déchets ménagers. La communauté urbaine, Marseille Provence Métropole, est en panne de solution foncière pour ce type d’équipement à l’Est de la ville et avait fait voter un rapport en ce sens en mars dernier. Enfin, la culture prend place sur le site historique de Rivoire & Carret et prend le pas sur les ordures ménagères.

 Recherche de financements

 « J’ai pesé de tout mon poids dans les négociations, sourit Patrick Mennucci, vice-président de la Région délégué à la culture. J’ai donc obtenu que les deux projets de médiathèques au Nord et à l’Est de la ville reçoivent un soutien de la Région. Maintenant, la plus grosse part du financement incombe encore à la Ville. A elle de trouver d’autres co-financeurs et d’assumer ses engagements. »
Car l’addition promet d’être salée. L’abondement de la Région reste limité à 10% du budget global. La Ville doit encore faire tourner la sébile pour ne pas porter seule le poids de l’investissement des deux équipements.
Du côté de Saint-Antoine, la médiathèque devait prendre place au cœur de la cité du Plan d’Aou rénovée, désormais pleinement ouverte sur les noyaux villageois adjacents. Or, l’implantation de la bibliothèque fait partie du Projet de rénovation urbaine du site tout entier. Pour l’heure, la Ville ne confirme pas que le site du Plan d’Aou soit conservé pour ce futur équipement.
Autre inconnu de taille des deux projets : le calendrier. « Aucun échéancier financier n’a été arrêté à ce jour », affirme la Ville. On ne sait donc pas si les rubans seront coupés avant l’année capitale en 2013.


BENOIT GILLES - la Marseillaise