Le directeur du musée de l’informatique Philippe Nieuwbourg appelle dans une lettre ouverte la ministre de l’environnement Nathalie Kosciusko-Morizet à trouver une solution permettant d’éviter la disparition du musée de l’informatique et le licenciement d'une cinquantaine de salariés.
Un beau gâchis.
Installé depuis 2007 sur le toit de l'Arche de la Défense, lemusée de l'informatique attirait 250 000 visiteurs par an (750 000 depuis son ouverture), principalement des classes d'élèves venus découvrir des ordinateurs du siècle dernier, preuve que ce patrimoine industriel (voire artistique) séduit et attire. En 2010, l'Etat s'est appuyé sur une panne des ascenseurs de l'Arche pour demander la fermeture définitive du lieu. Nouveau motif cependant : le ministère de l'environnement reprend possession des lieux. Une décision qui n'a pas de sens selon le directeur du musée Philippe Nieuwbourg.
Des licenciements et des dépôts de bilan dans la balance
Ce dernier dénonce le gaspillage financier de l'opération et la mise en péril de 50 emplois. Depuis septembre, le dossier de la fermeture définitive du musée est au point mort. Selon le cabinet de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, revenue à la tête du ministère de l'écologie, et Eric Besson, sont désormais en charge de l'affaire. Pour plaider sa cause, Philippe Nieuwbourg a adressé le 31 décembre une lettre ouverte à NKM, un document mis en ligne sur le blog du musée de l'informatique. Son directeur rappelle que contrairement aux informations de la ministre « aucune discussion n'a jamais été initiée ni pour envisager un partage intelligent des espaces, ni pour le déplacement du musée de l'informatique ».
Conséquences à court terme : « le licenciement d'une cinquantaine de salariés et le dépôt de bilan probable des deux sociétés sous-traitantes », alors que selon Philippe Nieuwbourg le musée ne pèse rien dans les finances de l'Etat, grâce à un autofinancement via la billetterie, l'événementiel et les visites guidées. Philippe Nieuwbourg appelle donc NKM à trouver des solutions dans le sens d'un partage des locaux. « Des bénévoles travaillent depuis plusieurs années pour conserver et transmettre le patrimoine français de l'économie numérique. Leur travail a été anéanti par cette décision technocratique » plaide-t-il.