Ville-sous-la-Ferté, capitale du mètre en bois
Dans les anciens ateliers, la poussière recouvre les pièces et les machines. Tout est bien rangé, comme ça l'était avant. « Si on accepte les mètres en bois à mon tarif, j'embauche, demain, vingt salariés et c'est reparti », jure Jean-Paul Maizières, le maître des lieux. Il le dit, mais connaît la réponse. Car si l'activité de la SARL Thévenard-Jacob en est là, aujourd'hui, c'est justement du fait de la concurrence mondiale.
Déjà, les pays de l'Est avaient commencé à porter un lourd préjudice à ce savoir-faire unique et local, à la fin des années 1960. Mais, la main-d'œuvre européenne devenant plus chère, le marché s'était maintenu. Jusqu'aux années 2000, où la Chine a mis les pieds dans le plat et proposé des mètres en bois à des prix réduisant à néant la concurrence. « Jusqu'à cette époque-là, on produisait 150 000 lames par jour ! », se souvient encore Jean-Paul Maizières.
Des petites lames creusées dans du charme, de 27 cm de long et 16 mm de large. De l'arbre à la lame, 80 % de déchets. Et des petites mains qui coupent, ajustent, mesurent, peignent, impriment, vernissent, assemblent, fixent, empilent et emballent. « Aujourd'hui, on ne peut plus rivaliser avec la concurrence chinoise », regrette le chef d'entreprise. La fabrique de mètres en bois de Ville-sous-la-Ferté est la dernière en France. Mais ses jours sont comptés. Jean-Paul Maizières repliera le mètre en fin d'année.
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L'histoire de la fabrication de mètres en bois à Ville-sous-la-Ferté remonte à 1857, avec l'entreprise Thévenard. Jean-Paul Maizières sera le dernier chef de l'entreprise Le maire, Gilles Noël, souhaite mettre l'accent sur ce savoir-faire unique de la commune, qui a fait vivre le village pendant plus de 150 ans