Nouvelle intervention sur la destruction des ateliers Cartier-Bresson au conseil du 26 juin 2014 : "On se garde bien d'avertir les habitants."
Le 22 mai dernier, notre intervention en conseil municipal s'élevait contre la démolition sans concertation d'un des derniers et emblématiques vestiges de l'architecture industrielle de Seine-Saint-Denis : les ateliers à 7 travées de l'ancienne manufacture Cartier-Bresson. Ce soir-là, la délibération autorisant cette démolition ne mentionne même pas de quels bâtiments il s'agit.
A la fin de notre très argumentée intervention, le maire, comme seule réponse, sans saisir l'opportunité de repousser la délibération le temps d'un nécessaire débat avec la population et les élus, fait voter sa majorité pour lui permettre de démolir 70% des ateliers en conservant 2 travées sur 7 : une décision qui dans l'urgence ne repose sur aucun critère architectural, financier, programmatique.
Un mois plus tard, en ce mois de juin 2014, une consultation publique est lancée dans toute la ville. Son objectif n°1: demander aux Pantinois de répondre à la question : comment veulent-ils sauvegarder les ateliers de l'ancienne manufacture Cartier-Bresson ? Aurait-on été entendu ? Hélas, tout au long des huit pages couleur sur papier glacé de cette consultation, nulle part n'est indiqué que les ateliers vont être détruits aux trois-quarts ! Accompagné d'une photo montrant l'enfilade des toitures en dents de scie des ateliers, le titre de la plaquette annonce : "La ville a fait le choix de conserver des sheds" pour ainsi "préserver la mémoire industrielle du lieu".
Voici ci-dessous notre intervention au conseil municipal du 26 juin pour informer les élus sur cette vraie-fausse consultation, intervention que nous n'avons pu tenir jusqu'au bout à la demande du maire. En voici ci-dessous l'intégralité.
Avant et après : aujourd'hui, les ateliers Cartier-Bresson avec leurs sept travées surmontées de toits en forme de sheds. Après : l'état dans lequel ils se trouveront selon la proposition de préservation soumise à la population, sans que la destruction de cinq travées sur les sept ne soit mentionnée.
--
de la part de Laurent Desmoulins Photographe