Troyes : reconversion des usines textiles

De la maille aux logements, la nouvelle vie des usines (Troyes)

source : http://www.lest-eclair.fr/troyes/de-la-maille-aux-logements-la-nouvelle-vie-des-usines-ia0b0n229437

Une résidence étudiante à la place de l’usine Jacquot, tout près de l’ESC, rue de Beauregard, des dizaines de logements collectifs qui remplacent l’usine Vachette rue de la Paix, des lofts à la place de l’usine Héliot rue Rothier à Troyes… Les mutations des anciennes manufactures se suivent et ne se ressemblent pas dans la cité tricasse et dans sa proche périphérie. Si cette transformation du patrimoine industriel ne date pas d’hier, elle s’intensifie et pose aujourd’hui des questions au niveau architectural et urbanistique.

Les années 1980 ont sonné le glas des bastions de l’industrie textile. Après leur fermeture, elles ont échappé à la démolition. Une survie qui tient à un dispositif : la zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). À Troyes, six quartiers font partie de ce périmètre de sauvegarde (Rothier-Courtalon, Brossolette-Jules Guesde, Bas Trévois-Moulin de la Rave, Danton-1er Mai, Paix-Cottet et Ribot-Louis Maison). Parmi ces périmètres, celui des rues Rothier, Courtalon et Bégand, à cheval entre Troyes et Sainte-Savine, présente un caractère plus abouti.

Rue Rothier, le bailleur social Mon Logis achève en ce moment la reconversion de l’ancienne usine Héliot. Quinze lofts modernes en duplex, alignés sur trois rangées et ouverts chacun par une grande baie vitrée, qui donne sur une cour intérieure commune aux futurs résidents. Les surfaces oscillent entre 75 et 120 m2. Aucun loft ne se ressemble, mais tous partagent les charpentes d’origine. « Il y a la toiture en acier dans une travée et en bois dans une autre. On a voulu respecter l’alternance des matériaux. Cela reflète différentes époques. On essaye de créer de la clarté et de la luminosité », explique Gérald Delong, responsable de l’opération. À deux pas de là, la rue Bégand achève sa mue. Un vaste chantier datant de plusieurs années et opéré par Aube Immobilier, spécialiste dans le domaine des reconversions d’usine à Troyes, va voir une première tranche livrée en fin d’année. Trente-cinq logements, donnant sur la rue Bégand, sont en cours d’achèvement. Nous sommes dans l’ancienne usine Mauchauffée, où des centaines de salariés travaillaient autrefois.

Un vaste chantier rue Bégand

Ici, pas de lofts, mais des logements traditionnels qui présentent une taille plus importante que dans un habitat classique. « Il y aura 30 % de surface en plus par rapport à la surface traditionnelle », explique l’architecte Gaëtan Defrance. Le programme, qui prévoit en tout 60 logements, transforme considérablement le site. Le vaste entrepôt a été détruit pour y installer un grand jardin à la place. Au sous-sol, deux parkings seront à disposition des résidents. La cheminée, haute d’une trentaine de mètres, servira à ventiler ces garages collectifs.

Ce travail impressionnant de gros œuvre est à l’image des enjeux. « C’est notre projet le plus important », avoue Alain Zonca, d’Aube Immobilier. Qu’est-ce qui est le plus difficile dans ce type de chantier ? « La composition des logements et le respect de la volumétrie », répond Gaëtan Defrance. « C’est un chantier plus exigeant, car il faut tenir compte de l’ancienne configuration des lieux », concède Gérald Delong, responsable de l’opération des lofts rue Rothier. Mis en location, ces logements ciblent une clientèle diverse, des jeunes actifs rue Rothier, accessibles au logement social rue Bégand. Les loyers moyens commencent à partir de 7,5 euros le m2 pour le premier cas et 5,5 euros le m2 dans le deuxième. Les bailleurs espèrent voir rapidement ces logements occupés.

Retrouvez l’intégralité de ce dossier dans notre édition du mardi 20 mai.