Les hauts-fourneaux de Florange pourraient devenir un musée ?
Un an après leur fermeture, les hauts-fourneaux de Florange (Moselle) pourraient devenir un musée. Le comité départemental du tourisme réfléchit à l’idée sur exemple d’un ancien site sidérurgique d’Uckange transformé en site de loisirs et de mémoire.
Le 24 avril 2013, les hauts-fourneaux de Florange gérés par le géant ArcelorMittal vivaient leurs derniers instants. Après une lutte syndicale et politique hautement médiatisée qui a fait de Florange le centre d’attention numéro un des Français, les hauts-fourneaux pourraient se trouver une nouvelle utilité.
Jean-Michel Klaine, directeur de Moselle Tourisme, structure rattachée au Conseil général de la Moselle chargé de l’attractivité du département a évoqué l’idée de transformer les hauts-fourneaux de Florange en musée de l’acier. Sur France Bleu Lorraine, M. Klaine a dit «pourquoi pas» à un musée de l’acier sur le site des anciens hauts-fourneaux d’Hayange-Florange afin de retracer l’histoire de la fabrication d’acier dans ce secteur de la Moselle rappelant que le tourisme industriel représente 60 000 visiteurs chaque année dans les différents sites départementaux.
Le département bercé par une forte histoire industrielle possède déjà de nombreux sites consacrés à l’acier ou à la mine. A Neufchef, on trouve déjà le musée de la mine de fer tandis qu’en Moselle-Est le carreau de Wendel revient sur l’histoire de l’exploitation de charbon. Le haut-fourneau d’Uckange situé à quelques kilomètres de Florange a été transformé en musée et en parc accueillant chaque année des nombreuses animations et visites guidées. Le site devrait même prochainement accueillir des entreprises, un hôtel et un restaurant gastronomique.
Une partie du site de Florange reste en activité
Un an après l’un des dossiers sociaux les plus chauds géré par François Hollande et Arnaud Montebourg, l’entreprise ArcelorMittal assure que tous les salariés rattachés aux hauts-fourneaux sont suivis. «Aucun licenciement» selon la direction générale du géant indien de l’acier. Pour rappel, si les hauts-fourneaux de Florange sont à l’arrêt et ses 629 salariés touchés, le site de Moselle possède aussi des activités de traitement de l’acier pour l’industrie automobile ou encore l’agroalimentaire (boîtes de conserves, canettes…). Pour l’entreprise, sur les 629 salariés, 330 ont changé d’activité, 19 ont été mutés sur d’autres sites ArcelorMittal et les autres seront à la retraite d’ici la fin de l’année et 2015.
Pour la CGT qui n’a pas signé l’accord social de mai 2013 avec l’entreprise, le reclassement et le suivi des salariés ne s’est pas opéré dans de bonnes conditions. Le syndicat estime qu’après des dizaines d’années dans la même activité, il est difficile pour certains de se reconvertir. Du côté de la CFDT ou la CFE-CGC, on souligne les investissements réalisés par Mittal à Florange sur la filière froide. On reconnaît encore toutefois une dizaine de cas à traiter.
Du côté de l’entreprise on assure que l’engagement pris auprès du gouvernement d’engager 180 millions d’euros à Florange sur cinq ans sera respecté. La direction du site assure que 116 millions sont déjà engagés. Ces investissements s’effectuent sur les activités automobiles et packaging.
Pour la CGT, si les investissements sont bien réalisés sur ces cinq ans, on craint tout de même pour l’avenir du site d’ici l’horizon 2018-2020. A la fin de l’année 2015, 550 salariés seront sur le départ sur les 2 200 restants. Le syndicat dénonce le fait que zéro embauche ne soit prévue dans les mois à venir tandis que la direction parle d’une trentaine de CDD dans les semaines à venir.