Appel à communications : Colloque : les métiers du patrimoine

De même, les débats techniques, nombreux et de qualité, dans la presse professionnelle abordent rarement et de manière frontale les effets provoqués par les interrelations professionnelles dans les processus de patrimonialisation et la gestion du patrimoine en général. La variété des acteurs est pourtant grande : élus, universitaires, amateurs, gestionnaires, etc. Et le monde des professionnels du patrimoine n’est lui-même pas exempt de tensions internes, entre secteurs (archives, bibliothèques, musées, monuments historiques…), entre tutelles administratives et politiques (ministère de la Culture, ministère de l’Enseignement supérieur et recherche, collectivités territoriales, instituts, agences et établissements publics), entre spécialités (conservateurs et techniciens entre autres), entre professionnels de la culture et de la médiation,…

Depuis le XIXe siècle, cette hétérogénéité professionnelle s’est trouvée confirmée par une multiplication des formations : l’Ecole nationale des chartes, l’Ecole du Louvre, l’Institut national du Patrimoine (Paris et Saint-Denis), l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Villeurbanne), les centres régionaux de formation aux carrières des bibliothèques, et depuis les années 1980 le réseau du Centre national de formation professionnelle territoriale et la multiplication des formations universitaires (DUT, licences et masters spécialisés) . Ce phénomène est-il la conséquence ou la source de cette multiplication des acteurs ? A-t-il fragilisé la défense des patrimoines ? Dans sa thèse, Anne-Marie Bertrand montre que les revendications professionnelles des bibliothécaires, y compris en matière de formation, ont accompagné et renforcé le processus de légitimation d’une politique de lecture publique dans les années 1960 et 1970 . Est-ce ici une exception ou un cas d’école ? 
Dans le cadre des études et recherches sur les processus de patrimonialisation et de l’histoire du patrimoine en France, ce colloque s’interrogera sur les relations entre les métiers du patrimoine (ses acteurs, les modes de formation professionnelle, les mécanismes de construction des identités professionnelles) et l’évolution d’un secteur important de la vie économique, sociale et politique. Quels rôles ont joué ces professionnels dans la défense du patrimoine ? Sous quelle forme (école, association, syndicat, association, …) ? Quelle définition du patrimoine proposent-ils ? Quels métiers le thème de la défense du patrimoine a t-il fait apparaître ou disparaître ? Quels effets a-t-il eu et a aujourd’hui sur le monde des amateurs et bénévoles ?

Le colloque traitera ces questions en 4 axes :
• Les acteurs, professionnels et non professionnels, publics et privés, de la patrimonialisation et la construction d’un champ d’intervention publique
• Les processus de professionnalisation : quels métiers pour quels patrimoines ?
• Les concurrences professionnelles (ex. : conservateur / technicien / chercheur)
• Les relations entre professionnels et non professionnels du patrimoine (le public, acteurs politiques, gestionnaires, mécènes, enseignants…) : concurrence, complémentarité, alliances ?

Propositions
Cet appel à communication s’adresse aux professionnels du secteur et aux chercheurs (économistes, historiens, historiens de l’art, politistes, juristes, sociologues, ethnologues, scientifiques de l’information, sciences et techniques, …).
La France est le périmètre étudié mais les approches comparatistes seront les bienvenues. Les interventions concerneront la période contemporaine, depuis la Révolution française. 

Les propositions de communication seront envoyées avant le 15 novembre 2013, à l’adresse suivante : marie-cecile.bouju02@univ-paris8.fr
Elles comporteront impérativement : 
-  un titre
-  un résumé de 300 mots
-  Une présentation rapide (quelques lignes) de l’auteur (activité scientifique et/ou professionnelle) et de son rattachement institutionnel.
Les intervenants devront obligatoirement remettre le texte de leur intervention avant la tenue du colloque.

Lieu et Date 
-  Archives nationales, site Pierrefitte : 12-14 mai 2014.

Organisé par :
-  Les Archives nationales
-  EA 1571 : Centre de recherches historiques : Histoire des pouvoirs, savoirs et sociétés (université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)
-  IDEFI Créatic (université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)
-  Médiadix (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
-  Ministère de la Culture. DPG (département de la recherche)

Comités d’organisation et scientifique :
Comité d’organisation : M.-C. Bouju (Université Paris 8), B. Dufrêne (université Paris 8), C. Hottin (Ministère de la culture), R. Lheureux (Archives nationales), E Marguin-Hamon (Archives nationales), C. Pavlidès (Médiadix – Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Comité scientifique : 
-  Thierry Aubry, conservateur-restaurateur (BnF)
-  Ghislaine Azémard, professeure des universités en Sciences de l’information et de la communication (université Paris-8, directrice de CréaTIC et du programme LEDEN)
-  Jérôme Belmon, maître de conférences (directeur des études, Ecole nationale des chartes)
-  Marie-Cécile Bouju, maître de conférences en histoire contemporaine (université Paris 8)
-  Bernadette Dufrêne, professeure des universités en Sciences de l’information et de la communication (université Paris 8)
-  Christian Hottin, conservateur du patrimoine (adjoint au département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique - direction générale des patrimoines, Ministère de la culture)
-  Rosine Lheureux, conservateur en chef du patrimoine (Chargée de mission pour les partenariats scientifiques, Archives nationales)
-  Elsa Marguin-Hamon, conservateur du patrimoine (Archives nationales)
-  Jean-François Moufflet, conservateur du patrimoine (adjoint au directeur des études de l’Institut national du Patrimoine)
-  Raphaële Mouren, maître de conférences en histoire moderne (Université de Lyon-ENSSIB, directrice du Centre Gabriel Naudé)
-  Christophe Pavlidès, conservateur général des bibliothèques (Médiadix, Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
-  Philippe Poirrier, professeur des universités en histoire contemporaine (Université de Bourgogne, vice-président du Comité d’histoire du ministère de la culture)
-  Philippe Verheyde, maître de conférences en histoire contemporaine (université Paris 8)
-  Catherine Verna, professeur des universités en histoire médiévale (université Paris 8)

http://www2.univ-paris8.fr/recherche-histoire/spip.php?article24