Deux événements significatifs engagent durablement l'activité à venir du CILAC
EDITORIAL DU NUMÉRO 61 DE L'AIF (sommaire ici) ARCHÉOLOGIE INDUSTRIELLE EN FRANCE
Le premier est le prix CILAC/jeune chercheur, dont la seconde édition a pu se tenir grâce au soutien financier et matériel d’EDF qu’il convient de remercier une nouvelle fois publiquement. Membre de notre association, cette entreprise importante dans le paysage patrimonial français soutient et reconnaît ainsi la valeur de nos actions. Innovation par rapport à l’année précédente, nous avons décerné deux prix : le premier récompense un travail de recherche théorique, comme la thèse de doctorat, le second un travail de recherche appliquée, tel qu’en produisent les élèves architectes ou les étudiants en master professionnel.
Cette édition fut l’occasion d’une journée d’étude, accueillie à l’espace Fondation EDF, pendant laquelle tous les candidats présentèrent leurs travaux et nouèrent un dialogue constructif avec les membres du jury et la salle. De ce point de vue, cette journée fut une réussite et les débats furent nourris. Elle fut également réussie par la diversité des formations et disciplines représentées – histoire, histoire de l’art, géographie, architecture, urbanisme, sciences de l’information et de la communication –, et leur géographie : Brest, Perpignan, Versailles, Nice... Les travaux de ces jeunes chercheurs seront présentés dans le prochain numéro de cette revue.
Je retiendrai des deux projets lauréats le fait qu’ils concernent des sites « reconvertis », l’un dans les Pyrénées-Orientales, l’autre dans l’Aisne, et que, dans les deux cas, ils soulignent et dénoncent le renoncement à l’histoire des lieux, à leur identité, à leur sens, notamment pour les populations alentour. Quelle tristesse, lorsque l’on constate qu’ailleurs, sur d’autres rivages, l’on y aurait conçu des espaces mêlant à la fois culture et activités de loisirs balnéaires ou économiques, dans le respect de ce patrimoine…
Le second événement est de plus vaste ampleur : le CILAC a obtenu d’organiser, en 2015, le prochain congrès de TICCIH, dans le Nord–Pas-de-Calais. TICCIH est la seule association internationale qui mène depuis 1973 des actions à l’échelle de la planète pour faire connaître, défendre et valoriser le patrimoine industriel. Sorte d’ONG du patrimoine industriel, elle collabore avec l’ICOMOS et l’UNESCO et réunit tous les 4 ans un congrès où se retrouvent les acteurs du patrimoine industriel : professionnels, amateurs, universitaires, associations… Le CILAC est né de la volonté des Français d’organiser ce congrès, qui eut lieu en France en 1981. Trente-quatre ans plus tard, il s’agit donc de l’accueillir pour la seconde fois.
L’attribution en 2012 du label UNESCO au Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, au titre du paysage culturel évolutif vivant, a été décisive dans le choix du lieu : le travail remarquable, déjà souligné dans nos colonnes, réalisé par l’association Bassin minier uni (BMU), comme la valeur intrinsèque de ce patrimoine dans son territoire, justifiaient de le faire découvrir à l’ensemble de la communauté internationale.
Pour mener à bien cette candidature, le CILAC a pu de suite compter sur les soutiens solides de BMU, de la région Nord–Pas-de-Calais, de l’université Lille Nord-de-France et plus particulièrement de l’université d’Artois, et de la Maison européenne des sciences de l’homme, à Lille. Le projet scientifique, intitulé « Le patrimoine industriel au XXIe siècle », a été présenté devant le Board de TICCIH le 3 novembre 2012, lors du congrès de Taïwan, où il a reçu un accueil enthousiaste et unanime. Nous l’avons joint en lecture dans ce numéro, afin que chacun d’entre vous puisse en prendre connaissance.
TICCIH Lille 2015 constitue donc un ambitieux et subtil défi : d’un côté, réunir, de la façon la plus parfaite possible, tant scientifiquement que matériellement, plusieurs centaines de personnes venues de toute la planète, de l’autre, faire connaître la vitalité et la qualité du patrimoine industriel français, de sa communauté, de ses pratiques et de ses réalisations. Le CILAC aura besoin de tous pour mener ce projet à bien. Nous ne manquerons pas de revenir vers nos membres à cette occasion.
Florence Hachez-Leroy, vice-présidente du Cilac