La Première Guerre mondiale a considérablement marqué l’histoire de l’Europe. Elle a été caractérisée par un effort sans précédent de la production industrielle, qui constitue aujourd’hui un patrimoine européen commun. Le patrimoine industriel de la Première Guerre mondiale semble cependant être invisible : il n’est pas identifié ni même défini comme tel, alors que cette guerre s’est caractérisée par le recours massif aux techniques industrielles, tant dans le domaine de la production d’armes, d’avions que de produits chimiques à des fins militaires, que dans le domaine civil en particulier pour la production agro-alimentaire. L’organisation d’un colloque européen, le premier sur ce thème, sera l’occasion d’établir un état des lieux des traces matérielles existant encore aujourd'hui et d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’assurer leur conservation.
Second appel à communications.
Date limite d’envoi des propositions : 3 septembre 2018
La Première Guerre mondiale a considérablement marqué l’histoire de l’Europe. Elle a été caractérisée par un effort sans précédent de la production industrielle, qui constitue aujourd’hui un patrimoine européen commun. Le patrimoine industriel de la Première Guerre mondiale semble cependant être invisible : il n’est pas identifié ni même défini comme tel, alors que cette guerre s’est caractérisée par le recours massif aux techniques industrielles, tant dans le domaine de la production d’armes, d’avions que de produits chimiques à des fins militaires, que dans le domaine civil en particulier pour la production agro-alimentaire. Il est intéressant de souligner qu’à l’inverse, le patrimoine industriel de la Reconstruction a pu faire l’objet de travaux.
Quelle définition ?
Le patrimoine industriel de la 1e Guerre mondiale est celui des usines et de toute infrastructure – ferroviaire, portuaire, aéroportuaire, électriques… – construites pendant la guerre pour répondre à l’effort de guerre ou assurer la survie des populations. Il peut être constitué d’usines ou d’extensions d’usines créées spécifiquement et il concerne aussi des usines déplacées en raison des combats et réinstallées, moyennant des adaptations, dans d’anciens sites industriels en zone libre. Les traces matérielles peuvent aussi être celles de plans urbains hérités des bases militaires comme celles américaines en France. Il concerne l’ensemble des acteurs de cette guerre, « alliés » et « ennemis ». Sans doute existe-t-il aussi un patrimoine immatériel, des films ou des témoignages recueillis sur cette production de guerre, qui a vu notamment la participation massive des femmes.
Nous limitons volontairement le champ aux industries qui ont été mises à contribution pendant la guerre pour l'effort de guerre et qui ont dû s'agrandir ou construire de nouveaux espaces. Il ne s'agit pas d'aborder le thème de la reconstruction.
Deux journées d’études consacrées à ce thème ont été organisées en décembre 2017 en France, et ont permis de dégager des premiers éléments de réflexion pour le cas français. Ainsi, les différents cas étudiés ont permis de souligner que selon les entreprises, les choix architecturaux avaient variés : maintien d’une architecture de prestige et soignée, recours à des techniques et matériaux de faibles qualités dans un contexte de pénurie ou encore usage de la préfabrication légère (structure métallique et brique) dans d’autres cas. Dans le premier cas, l’entreprise misait sur la réutilisation du lieu après le conflit car celui-ci devait être court, ou à l’inverse, à partir de 1917, parce qu’elle pensait qu’il allait bientôt se terminer. Dans le dernier, il s’agissait surtout de construire vite de grands espaces adaptés à des productions comme la mécanique ou la fabrication des obus. La question de la conservation de ces bâtiments et de leur patrimonialisation a également permis de montrer que beaucoup d’édifices construits pendant la 1e Guerre mondiale ont été détruits pendant la 2e guerre mondiale, ou plus tard, dans le contexte d’extension des usines pour répondre à la croissance du marché, ou à l ‘inverse, après la crise économique, dans le vaste mouvement de destruction des sites industriels abandonnés. L’intérêt des travaux ont été portés sur ceux qui restent : très souvent, les propriétaires actuels ignorent l’histoire de leur usine et son importance historique ; il en est de même des services de l’État pour qui ce critère ne figure pas dans les grilles d’analyse patrimoniale. Dans quelques cas, rares, le lien avec la 1e Guerre mondiale est mis en valeur et constitue même un motif de visite.
Les caractéristiques architecturales, économiques et politiques dans lesquelles ont été construits les sites industriels de la 1e guerre mondiale justifient pourtant pleinement leur reconnaissance, aux côtés des cimetières et des champs de bataille.
L’organisation d’un colloque européen, le premier sur ce thème, s’impose afin d’établir un état des lieux des traces matérielles existant encore aujourd'hui et d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’assurer leur conservation. Il participerait également à la construction d’une histoire et d’un patrimoine commun européen.
Proposition à envoyer pour le 3 septembre 2018, sous forme d’un résumé de 300 mots maximum accompagné d’une courte biographie et 3 références de publication à : cilac@cilac.com
Comité scientifique
Florence Hachez-Leroy, Université d’Artois et Centre de recherches historiques, EHESS/CNRS, Présidente du CILAC, France
Helmuth Albrecht, Institute for Industrial Archaeology, History of Science and Technology, Freiberg, Allemagne
Louis André, Université Rennes 2, France
Alain Beltran, CNRS, Sorbonne - Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe, Labex ENHE
Eusebi Casaneles, Life President of TICCIH, Former Director Museu de la Ciència i de la Tècnica de Cataluny, Espagne
Jürgen Finger, Institut historique allemand, France
Ioana Irina Iamandescu, University of Architecture and Urbanism "Ion Mincu", Roumanie
Jean-Louis Kerouanton, Université de Nantes, France
Thomas Le Roux, CRH/CNRS, France
Györgyi Németh, université de Miskolc, Hongrie
Miles Oglethorpe, Historic Scotland, Royaume-Uni
Massimo Preite, Università degli Studi di Firenze, Italie
Paul Smith, représentant national auprès de TICCIH, CILAC, France